Jean-Pierre Minaudier, Poésie du gérondif, Le tripode, 2017, CHF 18.70

Jean-Pierre Minaudier est collectionneur de livres de grammaire. En 2014, il en possédait 1'163 pour 864 langues. La grammaire est une fenêtre sur le monde, disait-il, et son livre nous en offre, pour ainsi dire, une vision panoramique. Essai de linguistique humoristique se lisant comme un roman policier, il s'agit sans aucun doute d'un des meilleurs livres que je n'ai jamais lus. Vous y apprendrez, entre autres, que le thaï et l'anglais sont des langues riches en vocabulaire mais dont la grammaire ne brille pas par sa difficulté, que les mots les plus longs se trouvent dans les langues esquimaudes ou encore qu’en bilua (îles Salomon), en kurde ou encore en cèmuhi (Nouvelle Calédonie) c'est le féminin qui l'emporte. L'auteur écrit presque un double livre, car les innombrables notes de bas de pages sont tout aussi importantes que l'essai lui-même : c'est un livre dans le livre. C'est aussi l'occasion pour lui de déclamer sans relâche son amour pour les éditions De Gruyter et Mouton. À la lecture de cet essai, on lui souhaite tout pareil. MR