L'Anarchisme

Philippe Pelletier,L’anarchisme,coll. Idées reçues,Le Cavalier

Philippe Pelletier,L’anarchisme,coll. Idées reçues,Le Cavalier bleu,2010, 126 p.
Pour un petit ouvrage d’une forme contraignante, Philippe Pelletier s’est admirablement débrouillé. Le principe de la collection (plus de deux cents volumes parus à ce jour) donne en effet des intitulés de chapitres censés refléter l’opinion de la rue : les anarchistes seraient anti-tout, les adolescents seraient violents, la corrida serait chargée d’érotisme – et les Françaises sont rousses, évidemment.

Pelletier présente un anarchisme et des anarchistes qui traversent les siècles et les continents, et parvient à parler des principaux courants et des principaux acteurs sans s’en tenir à une chronologie classique ni à une typologie fermée. La dialectique anarchiste «est comparable aux principes d’une pile électrique dont les pôles positif et négatif ne sont pas affublés d’une valeur morale : sans le négatif, pas de positif, et pas de courant». Pour parler d’anarchisme critique et constructeur, Pelletier nous emmène en Argentine, en Bulgarie, en Corée et au Japon, dans les communes libres d’Espagne et d’Ukraine, chez les post-anarchistes, les municipalistes libertaires, les non-violents. Il nous fait rencontrer Giovanni Passannante et Simon Radowitzky, Victor Serge et André Prudhommeaux; Daniel Colson affine Max Weber, Jacky Toublet suit Emile Pouget, Ronald Creagh côtoie Errico Malatesta. Les femmes manquent sérieusement dans le paysage, malheureusement; mais c’est la seule critique de fond que je trouve à formuler, les autres portent sur des détails.Trois pages de glossaire, quatre pages serrées de bibliographie et de références à des sites Internet, un format à lire dans le métro et une langue claire font de ce livre un bon petit outil.

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