L'Atelier paysan, "Reprendre la terre aux machines : manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire", Seuil, 2021, 34.00 CHF
Le nouveau bulletin de Noël est arrivé!
Penser les luttes émancipatrices, écologistes et anticapitalistes, ne peut se faire sans prendre en compte le besoin fondamental de l’alimentation et de sa production. Depuis le début du XXe siècle, cette production n’a fait que s’intensifier en concentrant tout ce qu’il était possible : les intrants chimiques qui tuent les sols et dégradent la qualité de l’eau, les technologies qui automatisent de plus en plus de tâches tout en les déshumanisant, les fermes qui deviennent gigantesques tout en produisant de moins en moins de variétés. Dans ce texte-manifeste, l’Atelier Paysan propose une analyse historique et systémique des changements survenus durant ce siècle. La question technologique est posée comme un problème central puisqu’elle a remplacé le lien à la terre par de multiples formes de dépendances, que ce soit au niveau technique (entretien et réparations par les concessionnaires, fuite en avant par le renouvellement permanent, machines de plus en plus grandes et complexes) ou financier (leasing, achats à crédit, endettement). A contre-pied de la robotisation généralisée, l’Atelier Paysan propose d’ailleurs de se réapproprier les outils en organisant des ateliers de technologies paysannes où les participant•es travaillent ensemble à la fabrication d’outils simples, modifiables et réparables. Pas dupes, elles et ils soulignent l’incapacité des pratiques alternatives (bio, AMAP, agriculture paysanne, etc.) à réellement changer les choses : tant qu’elles ne s’accompagnent pas de revendications plus radicales et d’un vrai mouvement social, elles s’intègrent simplement dans le système. Elles et ils dressent donc pour finir une série de mesures pour sortir graduellement du capitalisme et de l’industrialisme et retrouver ainsi liberté et autonomie. DH