Moi, Jean Gabin

« Moi, Jean Gabin » Sapienza Goliarda
Ed. Attila, à paraître le 30 août, 180 pages, 26.40Sfr.
Dans ce texte écrit à la fin de sa vie l’auteure de « L’art de la joie » nous raconte son enfance sicilienne dans les années trente. Dernière d’une longue fratrie recomposée, fille d’une syndicaliste de la première heure et d’un avocat populaire, la petite Goliarda à le caractère bien trempé et le tempérament aussi volcanique que l’île natale. C’est naturellement qu’elle voit dans Jean Gabin, dont elle regarde tous les films au cinéma local, un alter ego et un mentor imaginaire.

De sa démarche chaloupée elle parcoure la ville à la recherche d’un peu de travail et d’aventure et nous brosse le portrait d’une Italie des années trente. Chez les Sapienza l’école buissonnière est recommandée et si Goliarda veut apprendre ses frères pourvoiront à son éducation, c'est toujours mieux que d'aller en classe pour y apprendre un "tas de bêtises fascistes". Les membres de la famille ne s’en laissent pas compter, parfois arrêtés et rossés, résister est une obligation morale et chaque libération l’occasion de faire la fête.
Avec toute la gouaille ravageuse de la gamine qu’elle était, Sapienza nous décrit ces moments de joie parfois insouciante, dans une Sicile qui bientôt sombrera et ne ressemblera plus à rien de ce qu’elle était. Un répit lumineux avant les années noires.