VERNISSAGE ELODIE GLERUM & LECTURES LA VEILLEUSE
SAMEDI 23 NOVEMBRE 14h-16h : lectures d'Elodie Glerum, Lucie Tardin et Stéphanie Roşianu
ELODIE GLERUM, L’allumette de Pandore, La Veilleuse 2024
En 1977, année politiquement charnière en Europe, les violences d’État et de la guérilla urbaine mettent fin à l’utopie pacifiste post- mai 1968. Dans le village néerlandais de Kootwijk, Lone disparaît alors que son compagnon Ben vient d’être arrêté. Elle laisse un bas de laine et une tablette éventrée de tranquillisants, mais son passeport est introuvable. Quand Ben décède en 2012, à l’issue d’une existence marquée par la détention, sa fille Charlotte s’immerge dans la sombre nébuleuse qui enveloppe le passé de ses parents. En reconstituant la toile de leurs fréquentations, elle croise la trajectoire de personnages insaisissables, tels des vétérans punk-rock et une inquiétante Ragana. Dans un climat de paranoïa, sa quête nous entraîne vers les zones grises des rapports humains, où les jeux de pouvoir s’imbriquent dans l’univers impitoyable de la criminalité.
À côté de son travail de traductrice, la néerlando-suisse ELODIE GLERUM est l’auteure de La belle époque (Paulette éditrice, 2016), d’Erasmus (d’autre part, 2018) et de La constellation des naufrages (L’Âge d’Homme, 2018). Avec Guy Y. Chevalley, elle a co-écrit Le carnotzet mystère (Favre, 2022), une parodie de roman policier, initialement commandée par la Commission artistique de la Vaudoise. Membre fondatrice de l’AJAR, elle s’est investie dans le collectif littéraire de 2012 à 2022 et a pris part au roman Vivre près des tilleuls (Flammarion, 2016). Elle a bénéficié de résidences d’artiste en Finlande, en Lettonie, aux Shetland, en Suède et en Suisse. Elodie est lauréate d’une bourse culturelle de la Fondation Leenaards 2022 et d’une bourse Pro Helvetia 2018, qui a soutenu l’écriture de ce roman.
STÉPHANIE ROŞIANU, Roses épines, La Veilleuse 2024
Roses épines est un conte-manifeste qui écorche la réalité patriarcale pour en faire jaillir une nouvelle. En détournant les mots, dans une perspective de luttes féministes intersectionnelles, Stéphanie Roşianu nous invite à créer nos propres récits à travers une réappropriation de soi et du monde.
Pegasus, Medusa et les grrlz vivent dans un monde où l’air se fait rare. Pour survivre, iellxs apprennent à rire à gorge déployée dans les situations les plus asphyxiantes. L’opinion publique condamne ces éclats qu’elle a déclarés menaçants, toutefois ils ne sont pas près de s’arrêter. Pensé comme un puissant conte-manifeste, Roses épines écorche la réalité pour en faire jaillir une nouvelle. En permettant à ses personnages d’échapper à la mythologie patriarcale, Stéphanie Roşianu explore la rage de celleux qui ne sont pas autoriséexs à l’exprimer. Par une hybridation du langage et des genres, dans une perspective de luttes féministes intersectionnelles, son conte-manifeste nous invite à créer nos propres récits à travers une réappropriation de nos liens. Invoquant aussi bien Sailor Moon et les mondes marins que les contes populaires roumains, elle bouscule les mythes afin de s’en affranchir dans un souffle émancipateur et joyeux.
STÉPHANIE ROŞIANU développe une recherche expérimentale de l’écriture en utilisant le langage comme un matériau menant à la création de textes hybrides, d’installations visuelles ou de créations scéniques. Son écriture, forte d’un héritage linguistique franco-roumain, appelle à se réunir pour inventer des liens autres que ceux proposés par la société capitaliste. En 2022, elle est lauréate de la bourse de la Fondation Hermanjat. En janvier 2023, elle fonde Les Médusales à Lausanne, un projet culturel qui prend la forme d’une librairie associative; son but étant de favoriser l’accès aux littératures queers, décoloniales et féministes. Ce travail s’inscrit dans la suite logique de son projet itinérant Kiosque, qui vise à propager des connaissances à l’aide d’ouvrages photocopiés et gratuits hors des circuits et modalités préconçues. Le conte-manifeste Roses épines est né lors de sa résidence à Berlin, ABA Air Berlin Alexanderplatz soutenue par Pro Helvetia, ainsi qu’à Bucarest dans l’appartement de sa marraine.
OLIMPIA DE GIROLAMO, Tout ce que nous avons été, La Veilleuse 2024
Traduit par Lucie Tardin
Sur les traces d'un père disparu, la narratrice sillonne les ruelles de son enfance et nous entraîne dans le ventre de Naples. Roman sur la découverte de la vie adulte et de la sexualité, sur la culpabilité et l’innocence, Tout ce que nous avons été explore les implications des drames familiaux dans la (dé)construction de l’identité d’un individu et de ses liens avec sa communauté.
Depuis son départ de Naples vingt ans plus tôt, Anna a rompu avec son passé. Quand son père disparaît en laissant pour seul indice une lettre cryptique qui lui semble adressée, elle accepte avec rancune de retourner dans sa ville natale pour partir à sa recherche. En gravissant les étages de l’immeuble familial, les souvenirs de son enfance et de sa voisine Ada rejaillissent: les après-midis qu’elles passaient les deux à écouter des chansons de Mina à la radio sur le palier, les récits des aventures d’Ada qui l’avaient éveillée à l’amour et la sexualité... En parallèle affleurent aussi les drames d’hier, les secrets de famille, les rumeurs, les humiliations et les douleurs de ce milieu des rioni populaires qu’Anna a toujours cherché à fuir. Pendant son séjour napolitain, les événements se bousculent, ponctués de rencontres étranges. La quête d’Anna devient alors vertigineuse.
OLIMPIA DE GIROLAMO est née à Naples en 1975 et vit en Suisse. Après des études de philosophie et de cinéma elle ob- tient un Master en pédagogie et didactique du théâtre. Elle anime des ateliers de théâtre, enseigne l’italien et co-dirige le théâtre Agorà de Magliaso. Sa nouvelle Il primo scalino lui vaut de recevoir le Prix Open Net des Journées Littéraires de Soleure. L’écrivaine fait de ce texte un roman intitu- lé Tutto ciò che siamo stati (Gabriele Capelli Editore, 2022).