David Graeber, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2019, CHF 13.80

Le progrès technologique rendrait possible une réduction drastique et

Le progrès technologique rendrait possible une réduction drastique et généralisée du temps de travail. Au lieu de quoi, dans le but de nous maintenir au travail, se multiplient tâches et emplois inutiles et dépourvus de sens. Provocant et subversif, l’essai de l’anthropologue David Graeber analyse l’apparition et la multiplication des bullshit jobs. Selon sa définition, un boulot à la con est un emploi salarié inutile ou néfaste et qui, de l’avis de celui de l’exerce, ne produit aucune valeur sociale : s’il n’existait pas, le monde ne s’en porterait pas plus mal. Cela concerne près du 40% des emplois en Angleterre et au États-Unis. Sans compter que près du 40% du temps des autres employés est monopolisé par des tâches à la con : nous avons tous à l’esprit l’infinité de mails, les cases à cocher, ou la succession de réunions qui aboutiront à des rapports que personne jamais ne lira, qui constituent l’ordinaire de la vie de bureau. Dans une première partie, l’auteur dresse une typologie des diverses sortes de boulots à la con, pour passer ensuite à leurs conséquences sur la santé et l’estime de soi des individus, et analyser enfin les raisons structurelles, politiques et idéologiques qui sont à l’origine du phénomène. Il réfute également les attaques de ses contradicteurs libéraux, rétifs à l’idée que le marché puisse générer des emplois inutiles : les boulots à la con ne sont nullement l’apanage de la fonction publique, mais ce sont les secteurs de la finance, des assurances et de l’immobilier qui leur font la part belle. MD

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