Friedrich Dürrenmatt, La promesse

Saluons la riche idée des éditions Gallmeister de proposer une nouvelle traduction de La promesse, livre d’une réjouissante méchanceté. Son sous-titre, Requiem pour le roman policier, nous met en garde : l’amateur d’enquêtes propre en ordre restera sur sa faim. Dürrenmatt met en place une mécanique obsessionnelle et paranoïaque qui transforme en quelques années le meilleur enquêteur de la police criminelle zurichoise en épave alcoolisée. Persuadé qu’un innocent a été inculpé d’un crime sexuel commis sur une fillette, l’inspecteur Mathieu veut à tout prix coincer le Gérisson, le géant qui roule dans une vieille américaine et donne des hérissons en chocolat aux petites filles, avant qu’il ne passe de nouveau à l’acte. Il renonce donc à une mission en Jordanie valant promotion, quitte la police pour s’installer dans une station d’essence miteuse dans les Grisons et se met à attendre, attendre, attendre. Diabolique. MD