J'ai tué - Blaise Cendrars

Blaise Cendrars, J’ai tué Saint Clément, Fata Morgana, 2013 40 pages,

Blaise Cendrars, J’ai tué
Saint Clément, Fata Morgana, 2013
40 pages, frs. 24.80

L’année des commémorations approche et les livres sur la Première Guerre Mondiale poussent comme des champignons. Ce livre-ci est, comme l’annonçait son premier éditeur, en 1918, "le plus petit livre sur la guerre, mais le plus lourd". Et, sans doute, le plus dépourvu de fioritures.

Engagé volontaire, moins par amour pour la France que par goût pour l’aventure, Blaise Cendrars y laissera le bras droit. J’ai tué est l’un de ses premiers textes d’écrivain gaucher : un récit brut, un poème en prose dont les phrases claquent comme de brèves rafales. Paru à l’armistice, cubistement illustré par Fernand Léger, J’ai tué raconte la guerre avec la plus brutale sincérité : "Je vais braver l’homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent pour dent." Ni faux-semblants, ni hypocrisie, ni concessions à la "mythologie de la guerre" qui déjà se mettait en place. "J’ai frappé le premier. (…) J’ai agi. J’ai tué." Sans honte ni fierté: un soldat parmi des millions d'autres.
NS

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