"Depuis toujours nous aimons les dimanches" par Lydie Salvayre

Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, Seuil, 2024
Le nouveau livre de Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, s’en vient rejoindre, quelque part entre La paresse comme vérité définitive de l’homme de Kazimir Malévitch et l’Éloge de l’oisiveté de Bertrand Russell, notre étagère, déjà bien garnie, d’ouvrages consacrés à chanter les vertus du poil dans la main. L’approche de Lydie Salvayre est poétique autant que politique. Elle s’attache pour commencer à dire ce que la paresse n’est pas. Elle n’est pas mollesse ou avachissement. Elle appelle au contraire à s’approprier consciemment d’un temps à soi qui ne serve pas uniquement à se vider de soi, à oublier un soi humilié par les corvées, éreinté par le travail stipendié. Elle appelle à joyeusement « lanterner, buller, extravaguer dans un parfait insouci du temps ». Caressante dans le plaisir de faire chanter le doux farniente, la langue de Lydie Salvayre sait aussi être mordante, ironique et grinçante pour s’en prendre frontalement à ces Messieurs-les-apoligistes-du-travail-des-autres. MD
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