Médias et classes populaires

Vincent GouletMédias et classes populairesLes usages ordinaires des

Vincent GouletMédias et classes populairesLes usages ordinaires des informationsINA Editions, Paris, 2010, 336 p.Les médias ont-ils vraiment autant d’influence sur les classes populaires que les journalistes et les critiques des médias semblent le penser? Et cette influence, voire cette manipulation, si elles existent, sur quels aspects porte-t-elle? Pourquoi les membres des classes populaires sont-ils traditionnellement si friands de faits divers, surtout quand ils concernent des enfants, de potins sur les «pipoles», de nouvelles sportives? Croient-ils vraiment «à tout ce que les journaux racontent»?

Vincent Goulet a mené sur ces thèmes une enquête ethnographique dans un ensemble HLM de la banlieue bordelaise, dont il reproduit un grand nombre d’entretiens. Où l’on découvre que chauffeur, routier, coiffeuse, chômeur, jeune mère au foyer ne reçoivent pas les informations de manière passive, mais les réajustent en fonction de leur histoire personnelle et de leur situation présente. Par exemple, pour les migrants, et même pour les provinciaux éloignés de leur région d’origine, elles peuvent permettre le maintien d’un contact avec ses «racines». Les informations sont reçues en termes d’opposition entre les «gros» et les «petits», mais permettent aussi de renverser ces rapports à travers la fréquentation imaginaire des «grands», stars ou champions sportifs, ce qui permet de «retrouver symboliquement une place qui ne soit pas celle du dominé». Et qui n’empêche pas la lucidité!

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