Sofi Oksanen, "Le parc à chiens", Stock, 2021, 40.30 CHF

Olenka est une Ukrainienne réfugiée à Helsinki, en Finlande. Observant une famille dans un parc à chiens, elle est rejointe par Daria, fantôme de son passé. Qu’est-il arrivé entre ces deux femmes quelques années auparavant ? C’est ce que Sofi Oksanen raconte, alternant entre passé et présent au fil des chapitres écrits comme une lettre à celui qu’elle aime et qu’elle a perdu. Elle raconte la misère, la pauvreté et l’absence totale de perspectives d’avenir dans l’Ukraine post-URSS. Les hommes qui partent mourir dans les mines et surtout les femmes qui n’ont rien d’autres que leur corps et leur ventre à vendre. Olenka n’est pas une héroïne, elle participe activement à ces manigances mafieuses, à cette exploitation du corps des femmes surveillé, manipulé, disséqué et, finalement, détruit. Elle prend part à tout ça mais est aussi une victime. Tout n’est pas noir ou blanc chez Oksanen, elle peint un nuancier de gris des plus réussi, sans complaisance et sans pitié, où personne n’est épargné.
Après quelques parutions assez inégales, l’auteure revient avec un livre de la trempe de ses romans Purge et Les vaches de Staline, parus il y a une dizaine d’années. MR